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~Des mots au fil de la plume~
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3 août 2007

Concept

Voici la dernière fic en date, fic très très spéciale à plusieurs niveaux. Déjà, c'est une fic totalement déjantée. Il n'y a rien du tout de sérieux là-dedans. Sûrement même qu'il y a plein de choses que vous ne comprendrez pas, que vous ne trouverez pas drôle, c'est normal, ce sont des 'private jokes' comme on dit. Veuillez donc me pardonner si parfois vous vous sentez perdus.
Surtout, ce qu'il faut préciser avec cette fic c'est que j'ai eu l'immense plaisir de l'écrire avec ma très chère Plume, ma talentueuse petite Aurore qui a eu l'idée du scénario, qui a écrit elle-même certains passages, et qui a eu le grand courage de se pencher avec moi sur la correction longue et difficile de cette fic. Je vous prie donc de ne pas oublier qu'elle a grandement contribué à la naissance de cet écrit, et de la remercier comme moi je le fais maintenant pour tout ce qu'elle a pu m'y apporter...
J'aurais bien fait une intro un peu plus longue mais la fic n'est pas courte... D'ailleurs, pour une fois, j'ai de ce fait publié cette fic en plusieurs parties.

Bonne lecture !

Juillet 2007 :

Concept

‘Et voilà, nous sommes arrivés !’

Ils venaient de s’arrêter dans une petite ville du fin fond des Etats-Unis. Ils avaient dû prendre un avion, patienter des heures avant de finalement trouver une voiture de location potable, traverser des kilomètres de champs déserts sous une chaleur étouffante… Elle n’avait pas dormi depuis deux jours, oui deux jours, et se sentait particulièrement agacée par le silence de son partenaire. Depuis leur départ, en effet, il n’avait pas dit un seul mot de l’enquête qui les attendait. Il n’en n’avait pas dit non plus un seul quand il était venu frappé à sa porte à trois heures du matin, lui demandant seulement de préparer immédiatement ses valises pour une affaire des plus importantes. Et elle avait eu beau protester, répéter au moins une dizaine de fois de suite qu'il était bien trop tôt, Monsieur s'était contenté d'insister, lui, sur le caractère urgentissime de l'affaire en question. Elle l’avait questionné tout au long du voyage mais il n’avait rien voulu lui dire. Elle avait tout tenté pourtant, pour le faire parler. Elle avait essayé de passer en revue toutes les étrangetés qu’elle connaissait,  toutes celles qui étaient susceptibles de les avoir conduit dans le trou perdu de… PurpleskyVille indiquait la pancarte, mais toutes ses propositions n’avaient reçu qu’un ‘Non’ comme réponse…Charmante conversation...

A cet instant précis, elle tentait toujours sa chance : elle lui demandait si les gens avaient des choux qui leur poussaient sur la tête, ou bien si les meubles s’étaient mis à marcher tout seul, ou encore si les maïs Bonduelle avaient soudain tous décidé de faire grève au fond de la boîte, si les chiens de la ville se prenaient pour des chats, si on avait aperçu l'oncle Tom sans sa case, si les poules apprenaient aux cochons à voler et si les cochons apprenaient aux poules comment avoir des dents… Toutes les idées les plus stupides qui pouvaient passer par la tête d’une Scully fatiguée et énervée jaillissaient à toute volée dans la voiture, feu d'artifice d'improbabilités plus ou moins vraisemblables, mais après tout, avec lui, on ne savait jamais… Si bien qu’on ne saurait dire qui de Mulder ou de Scully fut le plus soulagé d'atteindre enfin leur but.

‘Allez, Mulder, vas-tu enfin me dire ce qu’on fait là ?

-Attends encore quelque secondes, je te promets que tu vas savoir.’

Il sortit de la voiture, jetant sur la rue un regard inquisiteur. Si ses informations étaient justes, ils ne devraient pas attendre longtemps. Encore que vu la manière dont il avait eu ses informations, on ne pouvait pas trop savoir…le mail qu'il avait reçu était assez bizarre, mais suffisamment intriguant pour qu'il se décide à aller voir sur place. Sur un fond de cœurs rouges et de fleurs rose fluo, tout y avait été écrit d’une charmante couleur fushia. Apparemment, les phénomènes étranges qu’il exposait étaient aussi passés dans la manière dont son correspondant écrivait. Quelle folie pouvait donc forcer les gens à voir la vie en rose bonbon vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Cela était véritablement inhumain, il fallait venir en aide à ses gens !

Scully sortit à son tour de la voiture, soupirant, déçue de ne pas avoir eu de réponse. Elle claqua la porte, scruta à son tour la rue… Voyant que son partenaire semblait décidé à ne pas bouger, elle commença à réellement s’impatienter.   

‘Mulder, qu’est-ce qu’on fait ici ? Nous n’allons tout de même pas restés toute la journée plantés dans cette rue à attendre je ne sais quoi ?’

Embarrassé, un peu déçu aussi de ne pas voir ce qu’il attendait, Mulder garda quelques secondes le silence, cherchant lui-même une réponse à ses propres interrogations. Et puis soudain, au bout de la rue, il lui sembla voir passer ce qu’il cherchait. Sans dire un mot, il claqua la portière et parti en courant. 

‘Mulder, où vas-tu ? Mulder ? MULDER ??? Non mais c’est pas vrai ça, j’ai pas que ça à faire moi !’

Et, toujours soupirant, toujours râlant, notre chère Scully se mit à courir derrière son partenaire. Finalement il s’arrêta dans une rue voisine. Là, il attendit au milieu de la chaussée, souriant comme un enfant qui vient de retrouver son jouet préféré.

‘Mulder… Ouh ouh, Mulder, je suis toujours là si tu ne savais pas… Mulder…’

Elle avait beau l’appeler, passer la main devant ses yeux, danser ou faire la roue devant lui, il semblait ne pas la voir. C’en était presque vexant... Il était comme hypnotisé par les gens qu’il voyait dans cette rue… Mais que pouvaient-ils bien avoir de plus qu’elle, ces inconnus d’une ville pourrie ?

Franchement jalouse, il faut bien l'avouer, de cet intérêt, elle arrêta de faire la majorette autour de Mulder et s'intéressa à son tour aux gens qui les entouraient.

Et elle se rendit alors compte qu’ils étaient tous pour le moins… étranges. Paranormaux aurait été un grand mot, mais... disons qu’ils n’étaient pas normaux non plus.

Ils étaient tous habillés de la même manière, portant de grands t-shirts roses avec une image imprimée dessus dont elle ne vit pas tout de suite ce qu’elle représentait, t-shirts qu’ils se donnaient, s’échangeaient, tout en prononçant toujours cette même phrase ‘Tu es un amour’ à celui ou celle à qui ils donnaient cette… chose rose bonbon unisexe, informe, taille unique, qui ne suivait d'ailleurs pas du tout avec sa couleur de cheveux à elle…

‘N’est-ce pas formidable ?’

Elle se retourna… Apparemment, son partenaire venait de se rappeler de sa présence…

‘Qu’est-ce qui est censé être formidable ?

-Mais ça… Tous ces gens ! Je suis sûr que ça cache quelque chose. Parfois les gens qui ont été enlevés par les extra-terrestres ont leur comportement totalement modifié. Tu imagines, toute une ville enlevée ?!

-Mulder, il y a des quantités d’explications pour ce phénomène.

-Ah oui, et lesquelles ?

-Pourquoi pas une hallucination de groupe, une quelconque hypnotisation, un maître vaudou dans la région…

-Scully…

-… une intoxication alimentaire, un programme secret du gouvernement qui active les secteurs de l’affection, une autosuggestion générale, une hormone présente dans l’eau, un coup de pub marketing pour une marque de t-shirt ringarde… il y a des milliers de possibilités !

-… tu as vu ce qu’il y a sur leur t-shirt ?

-C’est important ?

-A toi de juger…’

Elle soupira (et oui, la pauvre, on vous l’a dit, elle est très fatiguée), et observa de plus près les signes des t-shirts roses accusés … Elle écarquilla les yeux, fronça les sourcils, retira ses lunettes de soleil, pencha la tête… et finalement elle réussit à voir ce dont il s’agissait mais, n’en croyant pas ses yeux, répéta son numéro quatre ou cinq fois de suite.

‘Mais, Mulder… mais, mais…c’est nous !

-Et une soucoupe volante ! répondit un Mulder un peu trop enthousiaste à son goût.

-Comment ces gens peuvent-ils nous connaître ?

-Les extra-terrestres !

-Mulder, tout cela est ridicule !

-Et pourquoi pas ? Nous avons déjà vu tellement de choses toi et moi, comment peux-tu encore être sceptique ?

-Parce qu’il n’y a aucune preuve de ce que tu avances ! Ces gens peuvent tout simplement… c’est peut-être une coutume locale, un genre d’halloween version peace and love, peut-être que c’est une communauté hippie qui vit ici et a mis en pratique des mœurs en accord avec leurs croyances. Peut-être aussi qu’ils manquent juste un peu d’affection et d’amour, d’où leur besoin de se faire des cadeaux, de se répéter sans cesse cette même phrase et…

-Scully… Tu es un amour’

Un éclair de colère exaspérée passa dans son regard. Lui la regardait en faisant les yeux doux, et il n’était pas possible de savoir s’il était en train de se moquer d’elle ou s’il profitait de la situation… En tout cas, elle n’avait pas envie de rire.

‘Mulder, je ne suis pas un amour. Un amour c’est un concept, et je ne suis pas un concept !’

Il fit une moue dépitée. C’est la vexation qui le poussa à répondre

‘Tant mieux, je n’aime pas les concepts.’

Elle le fusilla du regard. Il sentit qu’il était temps d’arrêter là les bêtises et de se plonger sérieusement dans cette enquête.

***

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